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Tunisie : L’interminable feuilleton des grands projets portés par des investisseurs du Golfe

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De tous les projets annoncés par des investisseurs du Golfe –émiratis pour la plupart-, un seul est en train d'être concrétisé. C'est celui de Tunis Financial Harbour –Port Financier de Tunis- ou d'une partie de ce projet porté par la banque bahrinie Gulf Finance House (GFH). Car le joint-venture créée par GFH en association avec le groupe immobilier Alliance de M.Samir Jaieb, baptisée Tunis Bay Alliance Gulf Project, a, comme son nom l'indique, un seul object : la création d'un golf résidentiel.

 

Et voilà que l'on reparle pour la énième fois des –plus ou moins- grands projets des pays du Golfe en Tunisie. Le plus important d'entre eux, celui de La Porte de la Méditerranée, de la société émiratie Sama Dubai, a été le 19 janvier 2024 au centre de discussions entre la ministre de l'Équipement et de l'Habitat, Sarra Zaâfrani Zenzeri, et l'ambassadrice des Émirats à Tunis, Imen Ahmed Sellami. Les deux dames ont discuté des hypothèses envisageables pour sortir ce projet de l'impasse dans laquelle il se trouve depuis près de quinze ans.

Trois jours plus tard, le 22 janvier 2024, devait être une journée à marquer d'une pierre blanche pour Bukhatir Group puisqu'une conférence de presse devait marquer le démarrage de la réalisation d'une première tranche résidentielle du projet Tunis Sports City. Mais l'événement a été annulé à la dernière minute pour une raison ou plusieurs qu'on ignore.

Depuis le lancement du premier d'entre eux, cela dix-huit ans que la Tunisie vit au rythme des annonces et des rebondissements concernant les projets d'investisseurs des pays arabes du Golfe. Car, contrairement à ce qu'on pourrait croire, le premier grand projet d'un investisseur venant d'un de ces pays n'est pas celui de La Porte de la Méditerranée de la société émiratie Sama Dubai, mais du groupe saoudien MBI Group.

Lors de la visite de son propriétaire l'homme d'affaires Mohamed Bin Aissa Al Jaber, en mars 2006, un fonds d'investissement dans le secteur touristique, baptisée MBI Tunisia Fund, avait été créé en association avec l'International Maghreb Merchant Bank (IMM Bank), afin de prendre des participations dans de nouveaux hôtels ou d'autres existants de catégorie 4 ou 5 étoiles. Il avait même été question du rachat de trois hôtels appartenant à la Société Tunisienne de Banque (STB).

Puis on n'entend plus parler de MBI Group pendant près de six ans. Après la "révolution" du 14 janvier 2011 le groupe revient à la charge. Après une audience avec le président Moncef Marzouki, Cheikh Mohamed Bin Aissa Al Jaber affirme que ses précédents projets avaient été bloqués sous l'ancien régime et annonce vouloir créer un centre d'affaires afin d'attirer les investisseurs étrangers en Tunisie.

Depuis, le groupe ne s'est plus manifesté. Son site web ne mentionne pas les projets qu'on lui a prêtés dans notre pays. Et ce n'est guère étonnant, car, assure l'ancien ministre du Tourisme Tijani Haddad, MBI Group n'a rien conclu en Tunisie.

Sama Dubai a été le deuxième investisseur du Golfe à proposer à la Tunisie la réalisation d'un grand projet. Deux ans après MBI Group, la société émirati parvient à conclure en avril 2007 une convention avec l'Etat tunisien lui octroyant 837 hectares sur lesquels elle projette de réaliser une nouvelle ville, jouxtant la capitale Tunis, baptisée La Porte de la Méditerranée. Mais pour diverses raisons, le projet n'a pas vu le jour à ce jour.

Un autre investisseur émirati basé à Abu Dhabi, le groupe Al Maabar, frappe à la porte de la Tunisie, dix mois après Sama Dubai. Dans le cadre d'un consortium dont font partie Aldar Properties, Al Qudra Real Estate, Sourouh Real Estate, Al Reem Investments et Al Reem International- il propose de réaliser de réaliser un projet composé d'un ensemble de résidences, d'hôtels, d'un centre commercial et de loisirs et d'un complexe sportif et sanitaire, nécessitant près de 11 milliards de dollars sur 20 ans. Mais comme dans les autres projets, l'annonce restera lettre morte.

Puis en juin 2012, le groupe émirati Al Maabar International Investments Company revient à la charge et annonce la réactivation de son projet baptisé Bled El Ward. Depuis, on n'en a plus entendu parler.

Finalement, de tous les projets annoncés par des investisseurs du Golfe –émiratis pour la plupart-, un seul est en train d'être concrétisé. C'est celui de Tunis Financial Harbour –Port Financier de Tunis- ou d'une partie de ce projet porté par la banque bahrinie Gulf Finance House (GFH). Car le joint-venture créée par GFH en association avec le groupe immobilier Alliance de M.Samir Jaieb, baptisée Tunis Bay Alliance Gulf Project, a, comme son nom l'indique, un seul object : la création d'un golf résidentiel.

Moncef Mahroug

Publié le 04/03/24 11:07

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